8 % des chats domestiques présentent un jour ou l’autre un trouble urinaire ou rénal. Pourtant, la majorité d’entre eux mangent encore des croquettes, alors même qu’ils boivent peu, bien moins que ce que réclame leur organisme. L’écart entre les besoins réels du chat et nos habitudes d’alimentation saute aux yeux, mais la question du choix pâtée ou croquettes continue de faire débat.
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Pâtée ou croquettes : quelles différences pour la santé de votre chat ?
Le match croquettes contre pâtée n’est truqué par aucun favori : les deux options ont des arguments à revendre. La pâtée tire son épingle du jeu grâce à sa forte teneur en eau, ce qui contribue franchement à l’hydratation du félin, détail qui n’en est pas un, surtout quand on connaît la réticence chronique des chats à vider leur bol d’eau. Ce supplément d’hydratation fait baisser la probabilité d’ennuis urinaires et de soucis rénaux qui pointent leur nez en silence.
Les croquettes, de leur côté, n’ont pas dit leur dernier mot. Elles participent naturellement au nettoyage mécanique des dents, limitant la formation du tartre, et la facilité de conservation séduit dans la vie de tous les jours. Il faut, en revanche, garder l’œil sur leur composition : une teneur trop élevée en glucides et amidon peut pénaliser les chats qui ont tendance à prendre du poids ou sont exposés au diabète.
Face à ces constats, une tendance s’impose chez de nombreux propriétaires : la bi-nutrition. En alternant croquettes et pâtée, ils misent sur un compromis équilibré. Hydratation accrue, vrais apports protéiques, une sensation de satiété plus durable, le chat est moins tenté par des attaques furtives sur la nourriture en dehors des repas.
Regardons de près les avantages concrets de chaque solution :
- Pâtée : favorise l’apport hydrique, fournit des protéines animales de qualité, séduit souvent les palais les plus difficiles
- Croquettes : pratiques au quotidien, contribuent à limiter le tartre, se stockent sans contraintes
- Mélange des deux : équilibre nutritionnel, réduit certains risques de troubles urinaires
En clair, le choix doit se faire en fonction de l’âge du chat, de son profil, de son mode de vie et de ses exigences de santé. Rechercher l’équilibre plutôt que les habitudes ou les idées reçues, voilà la clé.
Les vrais atouts et limites de la pâtée dans l’alimentation féline
La pâtée n’est pas qu’une question de gourmandise. Son principal point fort se retrouve dans son taux d’humidité, souvent proche de 80 %. Cela fait une réelle différence sur la qualité de l’hydratation, ce qui limite efficacement les risques de défaillance du système urinaire et protège les reins du chat. Face à nos compagnons qui oublient trop souvent de boire, c’est une option de poids. Sur le plan nutritionnel, les recettes qui tiennent la route offrent une belle part de protéines animales parfaitement assimilées. Les chats, carnivores par nature, en retirent des bénéfices visibles. Autre point appréciable : l’appétence. Un chat qui délaisse sa gamelle retrouve souvent un regain d’intérêt devant une pâtée bien choisie, atout pour les animaux fragiles ou plus âgés.
Mais tout n’est pas rose. Impossible de mettre toutes les pâtées dans le même panier : les versions dites complémentaires, par exemple, ne suffisent pas à couvrir tous les besoins et gagnent à être intégrées dans une alimentation globale et réfléchie. Certains produits à bas prix cachent des ajouts peu recommandables, voire des sucres, dont les chats n’ont nul besoin. D’où l’importance accrue de bien lire la composition sur chaque barquette : les protéines animales en tête d’affiche, additifs au strict minimum.
D’autres aspects méritent l’attention : ouverte, la pâtée ne se conserve pas longtemps, il faut donc la consommer rapidement. Son tarif au kilo dépasse souvent celui des croquettes. Pourtant, pour un chat diabétique, souffrant d’obésité ou de troubles urinaires, cet investissement peut devenir bénéfique, à la condition de miser sur une recette pensée pour sa situation précise.
Comment bien choisir une pâtée adaptée à votre chat ?
La diversité des marques et recettes impose un minimum de vigilance. Avant d’ajouter une nouvelle pâtée au menu, visez une boîte complète (cela figure clairement sur l’étiquette). L’ordre des ingrédients compte : favorisez les recettes où la part belle est faite aux protéines animales, volaille, bœuf, poisson, loin devant sous-produits et céréales. Certaines marques se démarquent par leur clarté sur les ingrédients, leur traçabilité et leur composition lisible.
Les pâtées complémentaires se limitent à un usage occasionnel, en petite récompense ou très ponctuellement dans une alimentation déjà équilibrée. Chatons, femelles allaitantes ou animaux malades nécessitent un choix encore plus affiné : s’appuyer sur un avis vétérinaire s’avère judicieux, car chaque besoin spécifique appelle une réponse sur mesure.
Labels bio, mention « sans céréales », ajout de compléments alimentaires : tout cela séduit, mais la qualité réelle des apports doit primer sur n’importe quelle promesse marketing. Prenez aussi le temps de vérifier la facilité de digestion et l’intérêt que montre votre chat : un chat difficile jugera très vite la qualité entre une gelée fade et une vraie terrine généreuse.
Voici des points-clés pour éviter les mauvaises surprises :
- Choisir une teneur en protéines supérieure à 10 %.
- Évaluer la présence d’oméga-3 et d’oméga-6, pour un pelage brillant et robuste.
- Refuser les colorants et conservateurs artificiels.
L’alimentation humide trouve très facilement sa place dans une routine qui associe aussi de bonnes croquettes. Cette richesse et cette variété favorisent un régime alimentaire éclectique, à la fois complet, sain, et bien accepté.
Âge, besoins spécifiques, pathologies : adapter l’alimentation humide à chaque chat
Chaque chat a ses propres besoins, influencés par l’âge, l’énergie, la santé et la gourmandise. Un chaton a besoin d’une alimentation concentrée en protéines et facile à avaler, pour un passage tout en douceur du lait maternel à la nourriture solide, sans négliger un haut niveau d’hydratation. À l’âge adulte, le maintien d’un poids stable devient un objectif prioritaire, surtout après la stérilisation. Choisir une pâtée qui colle à son niveau d’activité et à sa morphologie aide vraiment à prévenir les excès sur la balance.
Le temps avançant, les reins se fragilisent. L’apport régulier d’une pâtée faible en phosphore, mais riche en eau, soulage ces organes spécifiques et diminue la fréquence des troubles urinaires. Pour les seniors, la pâtée prend ici une dimension particulière, apportant confort, hydratation, et parfois un regain d’appétit.
En cas de maladie ou de période de faiblesse, l’alimentation humide devient un solide soutien alimentaire. Elle relance l’appétit, facilite la mastication et apporte sans surcharge les éléments nutritifs nécessaires. L’avis d’un professionnel reste déterminant pour ajuster la texture, le taux de protéines ou l’apport calorique selon que le chat est diététique, diabétique, convalescent ou présente une fragilité digestive.
Gardons quelques repères utiles en tête selon le profil du minet :
- Pour un chat stérilisé, miser sur une pâtée peu calorique mais réellement rassasiante.
- Pour un senior, proposer une texture onctueuse et des acides gras sélectionnés.
- Pour les troubles urinaires, renforcer l’apport hydrique, toujours sous contrôle vétérinaire.
Ajuster l’alimentation au cas par cas, c’est faire preuve de discernement. La variété des pâtées disponibles permet d’accompagner chaque étape de la vie du félin, qu’il soit jeune fougueux, adulte sédentaire ou doyen fragile.
En bousculant les habitudes autour de la gamelle, on favorise la vitalité et la longévité de son compagnon à moustaches. Avant tout, offrir une alimentation qui colle à ses vrais besoins, c’est écrire chaque jour un peu plus l’histoire d’un chat bien dans ses poils.

